Petit témoignage qui peut éclairer les +, comment les appeler sans semer la rage,gnagnan
Trouvé dans Libération d'aujourd'hui (pas à côté d'une contradiction près)
http://next.liberation.fr/vous/2017/...e-mine_1578907
Mathilde, 28 ans, travailleuse du sexe :
«Si je brisais la coquille, je devenais vulnérable»
«L’un de mes premiers clients était un homme très riche. Quand je suis allée chez lui, il y avait des Chagall au mur. Je n’ai pas pu m’empêcher de lui dire : "Quoi ? Mais c’est une honte ! Ces tableaux devraient être dans un musée !’’ C’était ma réaction naturelle. Je ne connaissais pas encore les codes. Avec le temps, j’ai appris à jouer le rôle de la courtisane de luxe, froide, cultivée, qui acquiesce à tout. C’est une manière de se protéger. Si je brisais la coquille, je sortais de la relation de travail et là, je devenais vulnérable. Le client pouvait m’attendrir et me demander des tarifs préférentiels, ou me faire du chantage… Avec les clients timides, un peu gênés ou mal dans leur peau, j’essayais d’être attentive et de les rassurer. Il y en a qui aimaient raconter leur vie. Je les écoutais parler de leurs problèmes, puis je les conseillais sans être tout le temps 100% sincère.
«J’ai fini par arrêter ce métier au bout de six ans. Ça demande de donner son énergie à l’autre, de se consacrer à son plaisir sans qu’il se préoccupe du vôtre, et je n’avais plus envie de ça.»