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Discussion : Paris : témoignage d'une fille de rue de Strasbourg-St-Denis

  1. #


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    donc chers grifter et pommier94 nous sommes bien d'accord : on est en plein bidonnage.

  2. #


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    janvier 2008
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    bah dans le cadre de mon taf, j en vois passer des gens en demande et des collegues aident a monter ce genre de dossiers. et je t affirme que c est tres loin d etre aussi rose pour tout le monde ( meme si je te rejoins, certains hotels fonctionnent a 100% de ce type de placement d urgence )

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  1. #


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    novembre 2008
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    Paris : témoignage d'une fille de rue de Strasbourg-St-Denis

    Bsr,

    j'ai trouvé cet article
    ca fait réfléchir je trouve

    La fille de Strasbourg-Saint-Denis
    Lundi 09/11/2009 | Posté par Nicolas Fassouli

    Sans diplôme, sans rien à vendre sinon sa chair, une prostituée se confie : la rue, les macs, l’appart, la bouffe. Et Allah le miséricordieux.

    Je suis planté devant elle sans savoir quoi faire. Sans le sou pour aller avec elle. Et ce n’est nullement mon attention. Je lui souris. Elle doit le prendre pour une invitation. « Ça vous dit d’aller quelque part, jeune homme, avec moi bien sur ? », me dit-elle avec un accent arabe à trancher au couteau. « Heu, je ne suis pas là pour vos faveurs, mais j’aimerais bien prendre un café avec vous. » Mon Dieu, j’aime le café... « Non, désolé, ça sera pour une prochaine fois peut-être », répond-elle avec sa bouche toute rouge. Sa poitrine trop forte soulève son col roulé noir. Sous ce vêtement, elle cache une peau couleur de craie.

    Je continue mon chemin vers mes affaires, quand soudain j’entends un sanglot derrière moi. Elle se penche en tenant son ventre. Je me précipite vers elle. Je l’aide. « Merci, merci… – Ça va ? – Je suis… » Elle n’arrive pas à s’exprimer. Sa voix est envahie par ses larmes. On ne sait jamais quoi faire dans ces moments-là. Elle cherche un mouchoir. Puis une cigarette. « Non, je ne fume pas », lui dis-je en faisant un geste de ma main.

    On s’écarte de la rue, des gens. Nous sommes au croisement des boulevards de Saint-Denis et Sébastopol. Dans le quartier de Strasbourg Saint-Denis. Où plein de jeunes filles asiatiques s’adonnent à leurs activités d’amour contre de l’argent. Les larmes ont disparu. Elle me sourit comme si on avait échangé des secrets intimes. Elle me jette un regard, beau. Un de ces regards qui s’étendent sur vous. La jeune femme au grand sac, cambre sa taille. D’un geste familier, elle remet de l’ordre dans ses cheveux de jais. Elle redevient une jeune femme publique, au parfum violent, mais sans grande beauté. Elle respire le désir cependant.

    « Pourquoi vous êtes là ? dis-je.
    – À ton avis, on se tutoie, hein ? Merci. Je suis là pour l’argent.
    – Mais ça n’a pas l’air d’aller. Vous devriez rentrez chez vous. Ha, tu devrais…
    – Je ne peux pas. Il me faut de l’argent. J’habite dans une studette, un logement temporaire à 411 € par mois. J’ai le RSA à 400 €. Le calcul est vite fait. Je n’ai pas de travail. Tu sais, la crise. Je n’ai aucun diplôme, aucun savoir-faire, aucune expérience.
    – Tu fais comment pour manger ?
    – Je n’ai trouvé que ça. Mais tu sais, on peut manger pour pas cher. Un bol de lait le matin avec un bout de pain. Pour le déjeuner, des fois, c’est une boîte de lentille toute faite à 0,75 €. Des pâtes. Et le soir une soupe ou une pomme. Ça me permet de maigrir.
    – Tu ne peux pas te former à quelque chose ? Va voir une assistante sociale, une association.
    – Je l’ai déjà fait. Mais ils y en tellement qui sont comme moi, même pire, qu’à la mairie ils ne savent plus où donner de la tête. En plus, il faut du temps, et du temps c’est de l’argent.
    – Mais ce n’est pas un peu craignos ?
    – Je ne fais pas ça la nuit, déjà. A 18 heures, c’est fini. Mes rendez-vous se font dans l’hôtel à côté. Hors de question d’aller au boulevard Ney ou au boulevard Davout. Là-bas, c’est la jungle. Et ici t’es tranquille. Les macs asiatiques te foutent la paix quand tu es rebeu. On ne s’aime pas.
    – Et question religion ?
    – Un péché ? Attends, attends, de la bouche du prophète, une prostituée a mérité le paradis, parce qu’elle a donné à boire à un chien qui mourait de soif. Elle a pris de l’eau dans une de ses chaussures sans craindre de l’abîmer. Un péché ? Oui, mais ça se règle avec Dieu. Pas avec les hommes. La burka, le voile, tout ça n’existerait pas si l’homme domptait ce qu’il possède entre ses jambes. »

    Elle s’essuie à nouveau le visage. « Pourquoi tu as pleuré ? – Je suis fatiguée ces temps-ci. Et je ne suis pas du tout habituée à faire ce truc. A chaque fois, c’est nouveau. Mais j’ai envie d’arrêter et de partir. » Disant cela, elle jette un regard vers le sol : « Quand je pense à partir, je suis triste, j’ai peur, mais en même temps ça m’excite de savoir qu’est-ce qui peut y avoir après. – Non, non, tu es jeune, la vie est devant toi. » On ne sait jamais quoi dire dans ces moments-là. « Une chose me permet de tenir, ajoute-t-elle. C’est Dieu. Au moins qu’Allah serve à quelque chose. Parce ce que pour le moment, il est parti en voyage. Bon, je dois y aller. Qu’est ce qu’on peut se raconter, à un inconnu... »

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