Un peu ancien mais apparemment pas encore postée:

Édition du vendredi 20 novembre 2009

AlèsLe Julot casse-croûte prostituait son épouse





Julot casse-croûte. A l’audience du tribunal correctionnel d’Alès, voilà un qualificatif venu d’un autre temps. C’est pourtant le terme qui convenait le plus à cet Alésien d’une quarantaine d’années qui prostituait son épouse sur les routes autour d’Alès, Nîmes et Sommières, entre 2005 et 2008.

Pas pour une activité quotidienne, mais néanmoins assez régulière, plusieurs dizaines de fois selon la victime qui était à l’origine de la procédure. Au rythme de deux à dix passes chaque fois. C’est en effet l’épouse prostituée par son mari qui a fini par déposer plainte au commissariat d’Alès. Une activité de proxénète reconnue par le prévenu, qui a confirmé qu’il accompagnait madame sur les lieux de prostitution et que le ménage vivait souvent de ces revenus.

Par

cachePubVide('pubCarreEdit');contre, l’homme a nié les violences, des faits que le ministère public n’avait pas retenus mais qui risquaient de donner un tour particulier à l’affaire. En effet, l’épouse a affirmé au tribunal que son mari l’avait mise à la prostitution sous la contrainte, qu’il l’avait frappée et obligée à avoir des rapports sexuels tarifés sans préservatifs ; et qu’elle avait même dû démarcher le client par internet.
Devant les magistrats, le prévenu a nié avoir contraint son épouse à se prostituer, affirmant au président Tabusse qu’il ne savait pas non plus combien de fois cela s’était produit. « Je n’ai pas mis le compteur », lâche le prévenu. « C’est exactement le terme employé par les proxénètes qui "relèvent les compteurs"», lui fait remarquer le magistrat.

Le ministère public est sur la même longueur d’onde, parlant de ce prévenu « qui admet amener sa femme se prostituer comme on reconnaîtrait aller au supermarché », explique Valérie Ducam, substitut du procureur de la République.

Pour la défense, l’affaire a une tout autre tournure. Me Jean-Pierre Cabanes affirme que l’épouse était consentante et qu’elle a déposé plainte pour se venger. « Il s’agit d’un couple avec de modestes moyens, qui va avoir cette solution de la prostitution. Vous n’avez pas affaire à un proxénète professionnel », plaide l’avocat. Qui affirme que l’épouse se prostituait « pour faire bouillir la marmite ». Une « prostitution alimentaire », au profit d’un « Julot casse-croûte ». Et si l’épouse a déposé plainte, c’est parce que « son mari l’a trompée et qu’elle est jalouse. » La défense produit d’ailleurs des messages de téléphone portable pour étayer son propos.

Le tribunal a condamné le proxénète à un an de prison, dont dix mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant deux ans. Les magistrats ont également prononcé une obligation de travailler et d’indemniser la victime, qui s’est vu attribuer 1 000 € de dommages intérêts.


Source midi libre