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Discussion : Le problème c'est la mère

  1. #


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    octobre 2006
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    Ici et là mais pas assez là...
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    Une fois de plus voici un fil qui dérive complétement du sujet initial, fusse-t-il intéressant ou non.
    Il est hélas consternant de constater qu'une petite poignées de membres ne ratent pas une occasion pour "foutre le bordel" sur le forum.
    On ferme bien entendu.

  2. #


    Silverine Guest

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    Citation Posté par Natural Born Niqueur Voir le message
    Je dirais la réponse ABC....Nourrir un Troll Blond pour qu'il foute le boxon
    Hummm, ce post ressemble à un essai pour avoir le dernier mot, Jean-Pierre

    ABCD donc

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  1. #


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    janvier 2008
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    220

    Par défaut Le problème c'est la mère

    Je sais qu'il est souvent mal vu sur youppie de considérer que la prostitution serait lié a des determinants psychologiques. Le discours dominant est plutot que chaque parcours est different et que si les filles choisissent ce métier sous la contrainte, celle-ci est essentiellement d'ordre economique. Et même s'il y a une forme de consensus pour admettre qu'une part importante des prostituées a subie des violences dans leur jeunesse, il me semble que ce sont en général les hommes qui en sont accusés.

    Récemment, je suis tombé sur cette étude écrite par une psychologue qui a travaillé sur le parcours de femmes incarcérés pour crimes ou délits et qui sont passées par la prostitution. Ce qui me semble interessant, c'est le role de la mère. D'une part, il est très peu souvent abordé par des associations qui luttent contre la prostitution, mais aussi il me semble qu'il sort de la psyché du client qui a tendance a projeter sa propre identité et donc au mieux a s'identifier au père.

    http://www.sites.univ-rennes2.fr/ics...urs_de_vie.pdf

    Le passage de plus interessant:

    "A un niveau général d’observation et pour chacune des femmes rencontrées, il ressort que le début des pratiques sexuelles tarifées semble coïncider soit avec une précarité financière, soit avec une rupture ou un bouleversement (séparation, deuil, agression sexuelle, naissance), soit avec une toxicomanie qui peut créer un contexte de difficulté financière, ce qui pourrait corroborer une logique causale. Toutefois, le parcours de vie est jalonné de ruptures de lien social, absentéisme scolaire, échec scolaire, errances affectives, somatisations, psychiatrisations parfois précoces, demande d’émancipation, grossesses non désirées et souvent précoces, absence de parcours professionnel, errances affectives, partenaires successifs... Par ailleurs, le discours des femmes révèle la présence d’une mère vécue dans un registre de cruauté et l’existence d’un père vécu comme absent, non protecteur, soumis à la loi de la mère, mais également déifié par l’enfant.

    Si les mères, telles qu’évoquées dans le discours des femmes rencontrées, sont effectivement cruelles et posent des actes de maltraitance physique, psychologique et/ou sexuelle, avec une discrimination injustifiée envers les différents membres de la fratrie, ce qui donne sens au discours, c’est l’image, la représentation, l’empreinte qui est laissée par la relation à la mère dans la construction psychique de ces femmes. Cette image négative est renforcée par le rôle social attendu de ces mères qui sont toutes femmes au foyer, pourraient se comporter en mères attentives mais se montrent défaillantes au plan affectif et éducatif envers leurs enfants. Les femmes rencontrées ne parviennent pas à trouver une distance juste vis-à-vis de leurs mères, soit parce qu’il y a eu violence et abandon, et le rejet des filles devenues femmes est massif, soit parce que cette identification est dominée par une relation d’emprise maternelle, et que la femme se construit sur un mode fusionnel, une dépendance mortifère. Délaissées par une mère abandonnique et/ou victimes de l’emprise d’une mère qui les a disqualifiées, ces femmes vont trouver une autre famille à travers les PST, une famille essentiellement féminine. Initiées, le plus souvent dans des bars à hôtesse, par des femmes plus âgées symbolisant la mère protectrice, travaillant avec d’autres femmes considérées comme des soeurs ou des amies, les femmes intègrent un univers dans lequel la loi des PST se respecte, les règles consensuelles (places, tarifs, bonnes pratiques, discrétion, invisibilité, respect des contacts, respect des cadres légaux, intégration des pratiques dans le quartier, dans la cité…) sont opérantes et ont pour effet de poser du cadre, de créer du lien social.

    Pour certaines femmes, leur père est décrit comme leur Dieu, il représente pour d’autres l’image du mari idéal. Ces positionnements de nature incestueuse participent à la construction d’un profil idéalisé de l’image paternelle. Le recours à des représentations sociales puissantes qui attribuent des rôles et places aux hommes et aux femmes dans la société, contribue à légitimer la position du père. Ainsi les femmes évoquent la présence d’un père courageux et bon époux car il est « travailleur et donne toute sa paye.» Alors, qu’il fut absent, qu’il n’ait pas porté la Loi, qu’il fut alcoolique et parfois violent n’est pas la question, le père absent l’a été par nécessité sociale, il a fait son devoir, tandis que la mère n’a pas fait le sien. Dans un tel contexte les pères sont légitimés dans leur défaillance éducative, poussés en cela par une épouse ou une conjointe qui les disqualifie comme elle disqualifie sa propre fille ou belle-fille. Dans ces représentations, la fille rejoint son père en tant que victimes associées de la cruauté maternelle. Les filles se plaignent rarement de mauvais traitements du père. Progressivement idéalisé, celui-ci devient l’alter ego de leur souffrance. Ce n’est donc pas que le père n’est pas cruel, certains sans doute le sont, mais ces pères là ne peuvent pas être tout à fait mauvais.

    Un conflit psychique et social est donc perceptible chez ces femmes, lequel repose sur un double enjeu psychique : se venger de la mère vécue comme maltraitante, lui rendre sa cruauté et conquérir le père vécu comme absent, extraire ce qu’il n’a pas pu donner. Il s’agit d’un enjeu qui met au travail le couple du don et de la dette. Ces femmes, qui estiment qu’on leur « doit », cherchent à se débarrasser de leur propre dette par convocation agressive de l’homme (le client symbolisant le père), dans une perspective où la dette est du côté de l’autre qui se doit de « réparer ». Cette mise en demeure s’apparente à un processus agressif de racket dont la finalité est de « faire payer ». Dans le même temps, des « témoins » sont convoqués dans la scène prostitutionnelle, au titre du 4ème personnage, dont la fonction est de légitimer la demande de réparation. Ils sont représentés par des figures féminines (autres femmes prostituées, femmes des clients, voisines de cité) et des figures masculines (clients, proxénètes). Ainsi, les personnages féminins virtuellement convoqués dans la scène tarifée, sont les témoins symboliques de la domination de la femme sur les autres femmes, dans une tentative infructueuse de reprise de pouvoir sur la relation maternelle."



    REM: je ne sais pas si ca merite un fil dédié (je pense que oui mais je ne suis pas modo), sinon peut-etre le fil intitule "pourquoi choisissent elles ce metier".

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