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Discussion : Client stressé, somatisation et IST imaginaire

  1. #


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    octobre 2010
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    Je vous tire moi aussi mon chapeau !
    Vous avez pris sur vous et vous avez assuré. Félicitations
    Je n'aurais pas eu la même patience.
    En effet comme vous l'avez si justement écrit il n'y a pas d'IST dont le délai d'incubation est aussi court.
    En clair c'est vous qui auriez dû vous mettre en colère, parce que si ses symptomes étaient le résultat d'une IST, cela aurait signifié qu'il l'aurait attrapée avant de vous rencontrer, et qu'il vous aurait fait encourir un risque.

    Y en a vraiment qui doutent de rien...
    En tout cas FELICITATIONS pour votre patience ;-)
    NINON

  2. #


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    décembre 2009
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    Merci c'est gentil mais en même temps, je n'allais lui répondre "ben je m'en fous moi de ton gland qui brûle, t'as qu'à aller aux urgences, débrouille toi" d'autant qu'il ne m'a dit tout de suite que les symptômes étaient apparus en sortant de chez moi sinon j'aurais percuté un peu plus vite je pense.

    Je n'ai pas culpabilisé mais il a surtout commencé à me faire flipper. Peut être avais je quelque chose moi aussi. Des tests, j'en fais mais pas toutes les 36 heures non plus.

    Je ne sais pas si c'est une bonne idée d'avoir raconté cette histoire, je risque d'avoir une augmentation des demandes de rapport non protégés. Pour ce type de demandes, je préviens que mon agenda est complet jusqu'en 2078 (je serai morte ) même pour ceux qui viennent avec leurs tests (tellement facile de faire des faux je n'ai aucune confiance dans un bout de papier).

    Sinon les "cassos", généralement on les repère dès l'étape du téléphone (pas de rendez vous possible pour eux non plus). Là c'était plutôt le côté flippé à mort/hypocondriaque au dernier degré

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  1. #


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    décembre 2009
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    Client stressé, somatisation et IST imaginaire

    J'avais pensé poster dans le coin du pharmacien mais tout le monde étant sain et sauf, je poste ici car le stress de mon client vient, je pense, en grande partie de mon activité.

    Je vous raconte une anecdote qui vient de m'arriver, peut être que certaines d'entre vous ont déjà vécu ce genre d'expérience.

    J'ai récemment rencontré un client un peu stressé (très très stressé en fait), c'était sa première fois. Bon Je fais en sorte que ça se passe le mieux possible, on papote, je le caresse et paf c'est déjà fini alors qu'il est encore habillé (et moi aussi) . On recommence un peu plus tard, tout se passe bien, RAS. Fin du 1er acte.

    2 jours plus tard, coup de fil paniqué du client, il ressent des brûlures à l'intérieur du gland et se demande si je ne lui aurais pas refilé un truc . Alors là, je me pose 3000 questions dans ma tête (en simultané bien sûr). Parmi les 3000 trucs qui me traversent l'esprit :

    - merde comment c'est possible ?
    - je n'ai ni rougeurs ni démangeaisons ni boutons ni rien du tout, c'est quand même bizarre
    - après tout je suis peut être porteuse d'un truc sans avoir de symptômes particuliers
    - et si j'avais vraiment une IST ???? Faut que je retourne faire des test d'urgence
    - c'est le seul à se plaindre, bizarre de n'avoir pas eu d'autres plaintes/remarques ou réclamations
    - après tout c'est peut être le premier à se plaindre et je vais avoir de nouvelles plaintes qui vont arriver
    - Je vais me faire lyncher sur la place publique
    - bon ben maintenant je fais quoi ? Annuler mes rendez vous à venir ? Dire aux prochains qui vont m'appeler : euh non non pas en ce moment il paraît que je refile des cochonneries, je me soigne revenez plus tard.

    pfff le gros stress quand même !

    Je ne peux pas m'attarder au téléphone, des ouvriers à l'extérieur que je dois aller voir, je promets à mon client de le rappeler en tout début d'après midi.

    Je jette un oeil sur internet, à part une blennoragie (chaude pisse) ou des clamydiae je ne vois pas d'autres réponses au problème. Je passe un coup de fil à sida-ist info service pour exposer le problème et une nana me confirme ce que je viens de lire. Rien d'affolant, dans le pire des cas, ce sera 1 semaine d'antibios et tout rentrera dans l'ordre, je prévois d'aller faire une batterie de tests.

    Je rappelle le client, lui dit de ne pas s'inquiéter etc.... Il flippe par rapport au VIH aussi. Pff aucun risque puisque la capote n'a pas craqué. Il me demande 5 fois de lui assurer que je ne suis pas séropositive, ce que je fais mais de toute façon, c'est ma parole, il me croit s'il veut. Il flippe grave, je le rassure comme je peux. Il a peur que la capote ait glissé. Alors si la capote glisse elle reste à l'intérieur du vagin et ne se "réinstalle" pas automatiquement à la pénétration 2 secondes plus tard. J'ai envie d'ajouter "merde quoi faut pas déconner non plus, la capote n'a pas bougé donc no stress de ce côté".

    Il m'explique aussi qu'il est marié depuis 18 ans, que c'est la 1ère fois qu'il trompe sa femme, qu'il ne sait pas comment il va faire pour le traitement, qu'il a peur de la contaminer.... Je joue les psys (ça me fait penser à un autre post tiens ), j'explique que le médecin de famille est tenu au secret professionel, qu'il a dû en voir d'autres dans sa vie, je comprends que c'est ennuyeux vis à vis de sa femme mais comme ils n'ont plus de rapports ou presque (d'où sa visite), il doit pouvoir trouver facilement une excuse le temps du traitement etc... et là il m'explique que les brûlures ont commencé presque aussitôt après m'avoir quitté c'est à dire en remontant dans sa voiture !!!!!!!!! Je ne connais aucune MST avec une période d'incubation aussi fulgurante, je lui dis que c'est pas possible (ou alors je sais pas ce que j'ai mais ça a l'air costaud). On prévoit de se tenir au courant.

    Je rappelle sida-ist info service dans la foulée, je tombe sur un nouvel écoutant (sont tous vraiment adorables) et le mec se marre en m'expliquant qu'il a tous les jours des appels du genre. Le poids de la culpabilité a des effets surprenants sur le corps. Vous vous rendez compte, le client sort de chez moi, sa voiture est garée à 20 mètres et à peine a-t-il claqué la portière que ça le brûle, ça pique et il est persuadé que je lui ai refilé mes MST, le sida et plus encore !!!

    L'écoutant a surtout insisté sur le fait qu'il ne fallait pas que j'accepte d'endosser SA culpabilité parce qu'après tout, si je lui avais refilé une maladie, ce serait son problème et non le mien, c'est lui qui a eu l'initiative de venir me voir. A partir du moment où il trompe sa femme (avec moi ou une autre d'ailleurs), il prend des risques, ce n'est pas mon problème mais le sien.

    J'envoie un sms ensuite à mon client pour lui confirmer qu'il n'existe aucune mst avec 15 min d'incubation, que c'est le stress etc.... Il me remercie pour ma rigueur, ma gentillesse, mon écoute, je suis paraît il exceptionnelle (1 h plus tôt j'étais soupçonnée d'être porteuse de tous les miasmes de la galaxie mais bon.... ). Il me dit que l'on se reverra plus tard (ah finalement il se sent plus léger et le taux de testostérone a l'air de regrimper en flèche ).

    Il m'envoie un nouveau sms 30 minutes plus tard pour m'annoncer qu'il a une gastro !!!! Bref il somatise à mort.

    Et le dernier détail qui tue : on devait se voir en décembre dernier mais il a annulé la veille en raison d'une chute ayant entraîné une entorse au genou. Un bel acte manqué je pense. Je ne savais pas si c'était vrai ou si c'était une excuse bidon. En fait, son corps inconsciemment a tout fait pour l'empêcher de venir. Enfin je ne veux pas faire de la psy à 2 balles mais ça doit être quelquechose du genre.

    Bref, il a tellement stressé que c'est ressorti physiquement de manière très violente mais pour moi aussi ça a été violent et franchement pas cool du tout. J'en suis sortie vidée physiquement, épuisée d'un seul coup, psychologiquement c'est un peu raide (même si j'en rigole maintenant) et comme il faut que le stress s'évacue de mon côté aussi, je me tape un torticolis (chez moi la somatisation c'est dans la nuque ).... mais toujours ni brûlures ni boutons.... ouf !!!

    Vous avez déjà eu ce genre de cas ?

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