Discussion : Orléans : bars à hôtesses
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Peu de prostitution en France, non peut-être ?
Vous savez, c'est un peu étonnant, pour un Belge (une fois !), cette impression des Français que l'hexagone serait un no man's land pour la prostitution visible, ou qu'elle y serait, je cite, "quasi impossible".
Prenons pas exemple le phénomène des BMC : complètement inexistant en Belgique.
La prostitution de rue : pratiquement inexistante en Belgique, à part quelques filles dans un secteur limité à Liège, idem à Charleroi, idem à Bruxelles. Pas de fille dans la rue à Anvers qui n'est tout de même pas une sous-sous-préfecture, rien à Gand, rien à Mons, rien à Namur, etc.
A l'inverse, je me souviens de mon étonnement à croiser, alors que je roulais sur une départementale dans un des coins les plus perdus du massif central, deux "auto-stoppeuses" très voyantes dont la tenue ne laissait aucun doute sur les activités.... Totalement inimaginable en Belgique !
Et ma découverte de la côte d'azur en 1999, la promenade des Anglais (je sais, la situation a bien changé) - vous verriez ça à Knokke ou à Ostende ??
Et la forêt de Fontainebleau : quand je l'ai traversée en voiture, il y a deux ans à peine, j'en étais sur le cul, si j'ose dire ! J'ai lu, depuis, qu'il y avait même des accords avec la police pour que rien ne se passe les jours des congés scolaires, pour ne pas exposer les enfants à de curieuses découvertes sur les mystères de la vie... Mais le reste du temps... Totalement inimaginable en forêt de Soignes, par exemple, à l'entrée de Bruxelles.
Plus de boxons depuis Marthe Richard ? Je demande à voir...
L'an dernier, je fais étape au Mercure d'Orléans, en bordure de la Loire. Dans une petite rue en face de l'hôtel, parallèle aux quais, un établissement se signale par une allure équivoque : ses volets sont fermés et sa porte munie d'un judas, comme une invite... (on se croirait dans une nouvelle de Maupassant !).
Je m'approche et il se fait que l'isolation des fenêtres et des volets n'étant pas idéale, je surprends des propos qui, à l'évidence, relèvent de la conversation entre une sorte de mère-maquerelle et un videur concernant le comportement d'une des filles avec les clients et la propreté des chambres...
Si j'avais encore un doute, il se dissipe quelques minutes plus tard, lorsqu'un homme sonne ou frappe à la porte (je ne sais plus) et discute des tarifs à travers le judas (j'ai juste entendu 100 € pour une pipe, si je me souviens bien).
Ce bordel, car c'en est un, ne prend même pas la peine de déguiser ses activités sous les apparences d'un débit de boisson, d'un cabaret ou d'une boîte à strip tease : c'est purement et simplement un boxon, et qu'on ne me dise pas que les autorités ne sont pas au courant, cela crève les yeux - et les oreilles - du touriste débarqué là depuis cinq minutes ...
De là à dire que le situation est idéale en France, non bien sûr. La politique menée y favorise une prostitution précaire et dangereuse, expose les filles de rue à l'arbitraire policier (rien de nouveau sous le soleil : lire là-dessus « La police des mœurs sous la IIIe République », de Jean-Marc Berlière, Editions du Seuil, 1992), etc., etc.
) si possible.
