Faut bien que je vous avoue, je me suis encore laissé entrainer…

Et c'est, encore, la faute à Raph, le Lubrique. Il m’a proposé de passer la journée au Club Globe (Non, j’en suis pas actionnaire!). Il m’a juré que, sans moi, sa virée serait sans attraits et sans saveur, comme une soupe sans sel (sur la queue), et du coup, il a finit par m’avoir.

Tu parles!. Je sais bien qu’il voulait surtout une voiture avec chauffeur. Avec l’âge, non seulement l’Obsédé nique de plus en plus, mais, en plus, Monsieur prend des goûts de luxe…

Pour l’occasion, d’ailleurs, il s’était mis sur son trente et un. Faut que je vous dise:

Santiags croco rouge sang, avec des bouts blancs (x) sur des talons qui lui faisaient gagner dix centimètres, et jean destroy, racheté en solde à John Wayne, dont il avait adopté la démarche chaloupée.

(x) J'ai mis un certain temps à comprendre qu'il les avait subtilement assorties à son piège à filles, en intervertissant les couleurs.

Le bénard, trop grand de quatre tailles, tirebouchonnait sur ses chevilles et tenait par la ceinture que le héros portait dans «Rio Bravo», celle avec une boucle dont le sobre motif évoque la mort du Général Custer à la bataille de Little Big Horn, à moins que ce ne soit le ramassage des truffes à l’automne, en Bas-Périgord. Je suis pas sûr, vu que pour mieux voir, j’aurais dû m’agenouiller devant lui et que j’ai pas osé, de peur d’être victime de sa lubricité.

Trente centimètres trop grand, l’accessoire pendouillait devant le Branlant, et lui tapotait les couilles à chaque pas. L’Infâme prétendait que ça lui faisait des choses... Voilà pour le bas.

Mon Buffalo Bill (de clown!) avait enfilé une sobre chemise en nylon véritable, modèle rodéo, dont le beige gansé de bleu était rehaussé d’empiècements vert pomme du plus bel effet et une veste de daim doublée, bordée de longues franges et cousue de petites plumes qui frémissaient au vent. Voilà pour le haut.

Faut dire que l’ensemble passait d’abord inaperçu, tant captait l'oeil le galurin qui protégeait sa calvitie des courants d’air. Il était tout fiérot de l’avoir racheté à Crocodile Dundee, à un prix "défiant toute concurrence". Vu l’état du bitos, pré-digéré par un saurien, vous l’auriez cru sans peine… Le Faquin aurait pu se balader à poil en dessous, qu’on ne l’aurait pas remarqué.

J’ai craint pendant 290 kilomètres que l'élégance subtile de mon Brummel n'échappe au cerbère du Globe et qu’on nous prie d’aller planter notre tente ailleurs. Mais non, faut dire qu’il était accompagné de votre serviteur et que ma seule présence lui a servi de sésame, d’autant que j’ai pris la précaution de le cacher jusqu’à ce que la porte nous soit ouverte.

Je vous ai souvent parlé de l’heureuse fatalité qui met d’emblée sur mon chemin l’objet futur de mes premiers émois. Eh bien, une fois encore, ça n’a pas raté. Dès notre sortie du vestiaire, deux beautés inconnues nous ont pris à l’abordage (enfin, moi surtout).

J’amorce les banalités d’usage, dans la langue de Georges Bush, mais apparemment pas avec son accent, vu qu’elles me répondent d’emblée dans la langue de Sarkozy…

«Vous fatiguez pas, je suis Christel, de Lorraine, (mais pas de Baccarat (désolé Christel! (j‘ai pas pu m‘empêcher)), et voici Sandy, qui vient de Bruxelles. On est ici depuis hier.».

Tout était dit.

Moi, vous me connaissez. Mon patriotisme, mon souci de défendre toujours et partout la Francophonie, mon désir de soutenir l'équilibre de notre balance commerciale face à la profifération des filles de l'Est, et de souhaiter, dignement, la bienvenue à des petites nouvelles, me dictaient mon devoir…

On était tellement craquants, Raph et moi (enfin, surtout moi), qu’elles se sont illico montrées disposées à nous suivre jusqu’au bout du globe, enfin… du Globe. C’est pas nous qui risquerions des refus, si vous voyez c’que j’veux dire…

Elles étaient tellement craquantes que j’aurais bien voulu craquer tout de suite. Et comme j’avais l’embarras du choix, j’ai décidé de choisir les deux.

Mais vous connaissez Raph, le Sentencieux, et sa fameuse maxime: «Tu prends ton temps, tu vois venir». Du coup, j’ai menti aux Déesses, en disant que je voulais me reposer… Tu parles, je «voulais» tout court et c’est plutôt «après» que je serais reposé!

Encore une fois, ça n’a pas raté, le temps de lui chercher un Coca, à l’Assoiffé, il était assis contre Shila, la blonde, celle qui s’habille en grandes tailles, pas la brune, le top model. Confondez pas!..

Le Frénétique lui tripotait les cuisses, tandis que l’accorte escort cherchait je ne sais quoi, qu’elle avait dû laisser tomber sous le pagne - le chapiteau, plutôt - dont l’Impatient protégeait sa relative pudeur. L’Impavide faisait mine de ne pas s’en apercevoir, tandis que son émoi lui perlait au front. Exit les amoureux!

Je me retrouve seul, pas pour longtemps…

Sandy a disparu. Christel est près de moi...


- Christel, que du bonheur!:

Elle n’est pas grande, ça me convient. Elle est tous sourires, ça me rassure. Elle est écoute, ça me valorise. Elle est ravissante, ça me ravit. Elle est intelligente, ça me séduit. Elle est douce, ça m’apaise.

Je devrais prendre le formulaire ad hoc, un mètre de couturière, et vous exposer que, blonde ou châtain clair, elle mesure 1m62 ou 65 au garrot; qu’elle a, ou pas, un ou des piercings, au nombril, à la langue ou ailleurs; que sa poitrine est naturelle ou pas; qu’elle fait du 100c ou du 90b.

Mais je vous parle d’une jolie femme, et non pas d’un cheval, d’un être de chair (humm!…), de sang, d’âme et d’émotions. D’une symphonie, en un mot!. Pour le détail, procurez vous la partition.

Je pourrais aussi m’en sortir en vous disant qu’elle a ce qu’il faut où il faut. Qu’avec elle, j’ai passé un très bon moment, et que je vous la recommande.

Je pourrais souligner qu’une femme qui garde ses hauts talons pendant l’amour ne peut être qu’une femme de bien.

Je pourrais dire aussi que, comme vous, je la respecte mais l’aime davantage, puisque je la connais.

La vérité est que je sens encore, sur mon corps, la chaleur de son corps. J’ai encore, sur mes doigts, le velours de sa peau. J’ai encore, sur la langue, tous ses parfums secrets et au fond de l’oreille, la musique de sa voix. Et les battements d’un cœur, à l’unisson du mien…

Et le sexe dans tout ça?, me direz vous. Il est en plus, presque accessoire, mais y'en a, et si bon... qu'il vous réchauffe l‘âme!…

Je pourrais y ajouter, mais la ferais rougir… A portée de doigts, à portée de cœur, et si mystérieuse encore… Merci d’être comme tu es, Christel. Je deviens monothéiste.


- Evi, la tornade:

Le temps s’écoule, serein. Raph est de retour. Après Shila la blonde (C’est pas l’ange, la brune, déconnez pas!), qui l’a bien déçu, il a profité de mes longs et trop courts instants passés avec Christel pour conquérir Evi, la Bulgare.

Parti en conquérant, l’Impétueux revient en conquis. Il est le seul chauve que je connaisse qui puisse être ébouriffé!. Ca commence par l’œil… Il s’ébroue, comme un cheval après l’effort et tout son corps frémit, en un spasme ultime. Avec son torse glabre et pâle, il fait penser à un blanc de poulet. Mais le rouge de ses joues, celui de son nez, et de ses oreilles, lui donnent l'air d'un panier de pommes...

« C’est une tornade, Philippe, elle m’a lessivé - éructe l’Essoré - faut qu’tu y ailles! ».

J’ai l’impression qu’il appelle des renforts…

D’habitude, je me méfie. Les goûts du Dégoûtant, sont parfois… surprenants. Mais j'apprécie Evi, brunette pétulante, et la suis jusqu’au lit.

Pour une fois, suivez le conseil du Pertinent, les yeux fermés…

Avalez au préalable quelque cachet contre le mal de mer, et, si vous sentez le caoutchouc brûlé, inutile d’appeler les pompiers… c’est signe que tout va bien. Evi donne tellement qu’elle prend beaucoup aussi, et elle en redemande, et on se prend pour Rocco Siffredi… Et quand elle a joui (si!), elle est tellement contente, qu’on est contents aussi.

Aux toutes premières places de mon Panthéon.

Piscine, bar, jacuzzi, je reprends des forces. Pour cela, évitez le kino à tout prix.


- Sandy, la cyclone!
ou: Votre petite amie est une porno star!

Sandy la belle devant mes yeux. Sandy la brune dans mes bras. Sandy la sensuelle, Sandy ma promise ? Oui, mais surtout Sandy qui me rappelle ma promesse. Je la suis, mais l’avertis: «Je suis h.s, c’est juste pour le plaisir d’être avec toi.»

Deux minutes après, j’avais retrouvé mes 20 ans, et ma verdeur, et un rameau noueux dressé vers le ciel, droit comme un i, raide comme la Justice…

Ne me demandez pas comment à moi, posez lui la question à elle. Mieux, tentez l‘expérience!…

Modestement, elle me dit: «Les hommes disent que je suce bien…». Le mot est faible.

Le reste se perd dans un tourbillon de bras, de jambes, de lèvres, de seins, de ventres, de sexes, de spasmes et de frémissements, de gentillesse aussi autant de sourires et se résume d’un terme «ahurissant!»: Vous "êtes" Rocco Siffredi…

Au Panthéon, direct! et sur la plus haute marche!

Dure journée, un repas nous réunit, Christel, Sandy, Raph l’Apaisé tout fier de son doublé, et votre serviteur ébaudi (Qu‘elle est belle Christel!).

Le temps s’écoule, et je crains de les «monopoliser». Christel apaise mes alarmes d’un geste, d’un mot, d‘un sourire: «On est bien!».

Merci, Belle Dame. J’ai trouvé bien davantage que ce que j'étais venu chercher. On va encore dire que j’ai un cœur d’artichaut… M’en fous!.