Rassurez-vous on est en Allemagne


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Les maisons closes ne sont pas les seules à souffrir de la crise en Allemagne.
"C'est toute l'industrie du sexe qui est touchée", estime le producteur de films porno Bernd Schütt. Notamment le secteur auquel il appartient, déjà très affaibli par la concurrence du Net.
C'est pourquoi la Fédération allemande du commerce érotique a, en janvier, demandé l'aide de l'Etat. "Un soutien économique serait approprié", a alors déclaré l'un de ses représentants, Uwe Kaltenberg, sans se faire d'illusions : "Le sauvetage d'Opel est, en perspective des législatives, certainement plus intéressant que le soutien aux petites et moyennes entreprises de notre branche." Jusqu'à présent, la demande n'a pas abouti.
Les patrons de maisons closes sont formels : la fréquentation de leurs établissements a, depuis cet hiver, chuté d'environ 30 %.

La Fédération allemande du commerce érotique a ainsi suivi l'exemple d'une initiative américaine : le 7 janvier, sur CNN, Larry Flynt (éditeur du magazine Hustler) et Joe Francis (patron de la société Girls Gone Wild) annonçaient leur intention de demander au Congrès une aide de 5 milliards de dollars.

"L'industrie du porno est touchée au même titre que tous les autres secteurs", a fait valoir Owen Moogan, porte-parole de Flynt.
"Le gouvernement américain doit soutenir notre branche, comme il le fait pour les autres industries préférées du peuple américain", a renchéri Joe Francis. Car c'est du "besoin d'une nation" qu'il s'agit : "Les gens sont trop déprimés pour avoir une sexualité active, souligne Flynt. Le temps est venu pour le Congrès de réveiller l'appétit sexuel de l'Amérique. Le seul moyen est de soutenir notre industrie."

En Allemagne, toutefois, les bouleversements du secteur profitent à certains. Le géant du sex-shop, Beate Uhse avance ainsi, d'après le quotidien Süddeutsche Zeitung, un chiffre d'affaires 2008 de 253 millions d'euros, et ses bénéfices devraient doubler en 2009.
Son concurrent Orion, (151 magasins en Allemagne), tient "clairement" son marché pour "un secteur d'avenir". A l'origine de cette envolée : le succès des "sex-toys", sur lesquels Beate Uhse et Orion ont tout misé. Commentaire de Bernd Schütt : "Qui ne peut plus se payer de sexe, le ramène chez soi."

Lorraine Rossignol (LE MONDE)

Décidément Le Monde se spécialise sur le sujet !