Encore un scandale à Washington. Cette fois, il s'agit de "fantaisies érotiques haut de gamme", selon la description faite par Deborah Jeane Palfrey des services fournis par sa société de relations publiques. En dix ans, Pamela Martin and Associates - c'est le nom de la compagnie - a fourni des escortes féminines à une clientèle huppée de la capitale fédérale. Pour 300 dollars, 15 000 lobbyistes, avocats, hommes d'affaires ou membres de l'administration ont reçu la visite d'une jeune femme obligatoirement diplômée de l'université.

Le réseau de call-girls vient d'être démantelé. La police reproche à Mme Palfrey de diriger un vulgaire réseau de prostitution. Furieuse, l'accusée a promis de donner les noms de tous ses clients. Elle entend les citer comme témoins afin qu'ils attestent de la différence entre "fantaisie" et "prostitution". Un juge a dû lui ordonner de conserver sa liste de contacts téléphoniques : elle entendait les vendre pour financer sa défense. Elle en a néanmoins posté une partie sur son site Web. Elle a aussi donné les numéros de ses clients de 2002 à 2006 à la chaîne ABC. "Je peux vous garantir que tout ceci va être long et déplaisant", a-t-elle menacé.


"SEULEMENT POUR DES MASSAGES"

La première victime du déballage a été citée vendredi 27 avril. Il s'agit de Randall Tobias, l'ancien coordonnateur de la lutte contre le sida aux Etats-Unis, nommé en janvier 2006 au département d'Etat comme directeur de l'Agence de développement international des Etats-Unis (UsAid). Interrogé par ABC, il a confirmé qu'il avait eu recours aux services de Pamela Martin and Associates. Mais, a-t-il précisé à la chaîne, "seulement pour des services de massage".
Immédiatement, M. Tobias a démissionné de ses fonctions. Le département d'Etat a indiqué qu'il retournait "dans le privé, pour raisons personnelles". Agé de 65 ans, ancien PDG de la firme pharmaceutique Eli Lilly and Company, grand pourvoyeur de fonds pour le Parti républicain, M. Tobias s'était attiré les critiques des associations humanitaires pour l'intérêt marqué qu'il portait à l'abstinence comme méthode de lutte contre le sida.

Source : Le Monde