Chez Christelle, on proposait plutôt des câlins. Ce qui a fortement dérangé les habitants de cet immeuble résidentiel

MOLENBEEK Au 102 du boulevard Edmond Machtens, les choses étaient simples. Il suffisait de chercher la sonnette marquée Christelle 5ème étage et de sonner... "Bonjour, je peux monter ?" Et sans même demander le nom de l'invité, la voix féminine répondait: "Oui, c'est au cinquième au fond à gauche".
Arrivé sur place, le client entrait dans l'appartement où l'attendait une fille légèrement vêtue. Elles étaient plusieurs à se relayer pour accueillir des hommes seuls en mal d'affection. L'hôtesse emmenait le client pour ce qu'elle appelle un massage. "Une fellation à 50 euros ou un rapport complet pour 80". C'était plus cher si l'on se laissait tenter par un bain à deux en préliminaire.
Les chambres n'avaient rien de bien luxueux: un ameublement très simple, des lits bas du sol au sommier grinçant. En une demi-heure, le client était satisfait. Dès le câlin terminé, il s'éclipsait. Un autre ne tardait pas à le remplacer.
Et c'est précisément ce va-et-vient incessant dans cet immeuble situé dans un quartier résidentiel de Molenbeek qui a agacé les voisins. "Nous avons reçu de nombreuses plaintes. Dans cet immeuble, il y a des familles, des enfants, des personnes qui ne veulent pas être dérangées constamment par les bruits...", nous explique le commissaire divisionnaire Christian Perremans, du service Lois Spécifiques. "L a sonnette, l'ascenseur, les portes qui s'ouvrent et qui se ferment".
La police a donc décidé de fermer le salon de massage et a posé des scellés. En quelques jours, c'est le deuxième établissement du même genre qui est fermé dans la zone Ouest. Le Must For You, situé dans un appartement de l'avenue de la Basilique, à Koekelberg, a subi le même sort pour des raisons identiques. "Le trouble à la tranquillité publique", répète le commissaire divisionnaire.
Quatre femmes en tenue très légère se trouvaient chez Christelle lors de la venue des policiers. Ces femmes ne sont pas des prostituées à temps plein. Elles ont un autre travail mais qui ne leur suffit visiblement pas. Les massages servent à arrondir leurs fins de mois.
Selon nos informations, certaines des filles travaillaient dans des sociétés de nettoyage. D'autres étaient étudiantes ou vendeuses. Ces jeunes femmes pouvaient venir travailler quand elles le désiraient. Le salon était ouvert tous les jours de 9 h à 20 h .
Une seule règle : donner 20 euros à la patronne comme droit d'entrée. Et ce à chaque visite. Ce billet remis, elles pouvaient disposer de l'appartement et des commodités autant de temps qu'elles le souhaitaient.
Pour la propriétaire des lieux, Jeanine, 56 ans, contre qui aucun fait de proxénétisme n'est reproché, cela représentait un joli loyer...

Source : dhnet.be