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Discussion : Le "Slut Shaming"

  1. #


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    août 2012
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    Merci pour ce post. Je vais pas répondre à onadlos parce que je vais encore m'énerver pour rien.

  2. #


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    novembre 2012
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    Citation Posté par onadlos Voir le message
    Les femmes parlent de féminisme d'égalité, de solidarité féminine mais tout ça disparait quand ça entrave leur projet. Si elles veulent vraiment un job elles écraseront tout ce qui est sur leur passage de toutes les façons possibles avec une agressivité impressionante, si elles veulent un homme elles seront prêtes à devenir des vraies salopes et des garces pour l'attirer. Souvent l'homme n'est que spectateur.
    On ne peut nier ceci, cependant toutes généralités n'est pas une bonne défense, si défense il y a.
    De plus, par rapport à ce que vous dites, l'homme est bien souvent une femme dans ce cas ?

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  1. #


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    novembre 2012
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    Par défaut Le "Slut Shaming"

    « Slut shaming » est une expression anglaise, formée à partir de « slut » (« salope ») et « shame » (« honte »). Une traduction approximative pourrait être « stigmatisation des salopes ». Elle désigne le fait de critiquer et de déconsidérer une femme en lui reprochant d‘être une « salope », à cause de son comportement sexuel.
    Un certain nombre de faits sont convoqués de façon récurrente : la multitude des partenaires amoureux et/ou sexuel-le-s pour une femme (dans un très court laps de temps ou pire, simultanément), une manière jugée peu discrète de parler de sa vie intime, de ses désirs et de ses fantasmes, des vêtements perçus comme « provocants », un maquillage jugé « excessif », une trop grande attention portée à la séduction etc.
    Le terme de « salope » peut n’être pas employé de façon aussi directe. D’autres qualificatifs peuvent servir à proférer les mêmes accusations que celles contenues dans le mot « salope », d’une façon en apparence plus édulcorée : « provocante », « allumeuse », « prostituée / pute », « dévergondée », « fille facile » etc.
    L’on voit donc que le « comportement sexuel » qui vaut à une femme l’accusation plus ou moins implicite de « salope » est à entendre en un sens très large : une personne peut être critiquée comme étant une « salope » non seulement à cause de ses pratiques sexuelles, mais aussi à cause d’une multitude de signes dans son comportement quotidien qui ne relèvent pas directement de ce qu’elle fait dans son lit, mais témoigneraient d’une attitude générale, qu’il faudrait lui reprocher.
    Une courte vidéo de Sarah Sloan McLeod intitulée « Slut shaming and why it’ wrong » résume de façon claire ce qu’il importe de penser de ce type de reproches particulièrement répandus, et ce qu’elle illustre en termes d’oppression des femmes dans notre société. La vidéo étant en anglais, voici la retranscription intégrale en français, ci-dessous [cette retranscription est globalement fidèle, exception faite de quelques petits arrangements sur deux ou trois tournures de phrase] :

    Sarah Sloan McLeod




    « Salut !
    (…)
    Le sujet d’aujourd’hui est : « Le Slut shaming : pourquoi c’est mauvais ».



    Alors, tout d’abord, qu’est-ce que c’est que ce truc, le « slut shaming » ?

    Le « slut shaming » est le phénomène malheureux qui consiste dans le fait que les gens déconsidèrent ou mettent à l’index une femme parce qu’elle porte des jupes moulantes ou des vêtements qui laissent entrevoir son corps, parce qu’elle aime le sexe, a beaucoup de rapports sexuels, ou même seulement parce qu’il court des rumeurs sur ses pratiques et son activité sexuelle.
    Le message que le « slut shaming » envoie aux femmes est le suivant : le sexe, c’est mauvais, avoir des rapports sexuels avec plus d’une personne est horrible, et tout le monde te haïra parce que tu auras eu des relations sexuelles tout court.
    Ce message est une connerie pure. (Oui, j’ai 13 ans et je dis le mot « conneries », oui j’ai 13 ans et je parle de « slut shaming »… Faites avec !)
    Quoiqu’il en soit, si vous donnez votre consentement, si vous êtes émotionnellement et physiquement prête pour ça, si vous utilisez les moyens appropriés pour vous protéger, et si vous êtes en sécurité et relax avec votre partenaire… eh ben, le sexe, c’est bien ! Ce n’est le boulot de personne de contrôler le nombre de personnes tu as des relations sexuelles, ou la quantité de sexe tu as dans ta vie. Et tu ne mérites pas d’être déconsidérée parce que tu es sexuellement active avec plus d’une seule personne !
    Le « Slut shaming » contribue aussi à la « culture du viol » ou à la « culture de soutien et d’encouragement du viol ». La « culture du viol » [dans laquelle nous vivons] est une culture dans laquelle la violence sexuelle à l’égard des femmes est monnaie courante et dans laquelle prévalent les attitudes qui tolèrent largement cette violence sexuelle. Le « slut-shaming » contribue à cela en répandant le message suivant : il n’y a pas de problème à violer des « salopes » parce qu’elles ont beaucoup trop de relations sexuelles ou qu’elles portent des vêtements moulants ou des vêtements qui laissent voir des choses, car d’une manière ou d’une autre, « elles l’ont bien cherché ».
    Les viols sont causés par les violeurs, par la misogynie, par la violence structurelle de notre société à tous les niveaux, et par la tolérance des institutions vis-à-vis de ce phénomène. Pas par les vêtements ou le maquillage des femmes. Pas par la manière dont elles parlent ou elles marchent. Pas parce qu’elles boivent. Pas parce qu’elles « ne font pas assez attention ». Et sûrement pas parce qu’elles sont des « salopes ».
    Sonya Barnett et Heather Jarvis [militantes féministes, co-fondatrices de la 1ère « Marche des salopes » ou « Slut Walks » en 2011 à Toronto] disaient : « Être responsables de notre vie sexuelle ne signifie pas qu’il soit normal pour nous de nous attendre à des attaques violentes, quand bien même nous aurions des pratiques sexuelles pour le travail ou pour le plaisir. » Le « slut-shaming » foule aux pieds les droits des femmes de s’exprimer sexuellement elles-mêmes sans peur d’être examinées sous toutes les coutures par les hommes et d’autres femmes, et il réduit aussi le corps des femmes à des objets.
    Ce à quoi je veux arriver ici, c’est que le « slut-shaming » est mauvais à tout âge. Je connais beaucoup d’autres filles de mon âge qui commencent à traiter les autres filles de « salopes » à cause de ce qu’elles disent ou font, et cela me choque juste tout le temps ! Comment peuvent-elles utiliser un langage si agressif d’une manière si banale? C’est comme si elles ne savaient pas la signification des mots qu’elles emploient –et c’est bien ça, en fait : elles n’en savent rien. »







    La démonstration de Sarah Sloan McLeod est suffisamment transparente pour qu’il soit inutile d’insister outre mesure sur ses arguments.
    L’on peut simplement préciser deux ou trois petites choses.
    Ce phénomène de « slut shaming » est particulièrement généralisé dans notre société, et le fait que le mot « salope » ne soit pas prononcé tel quel n’enlève rien à la violence qui s’exerce à l’égard des femmes, jeunes ou moins jeunes.
    Un exemple particulièrement répandu et toléré de « slut shaming » en France est l’attitude consistant à considérer que l’habillement des jeunes filles encourage (et serait même en grande partie responsable) des viols perpétrés à leur égard.

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