Dimanche 28 avril. Visite n°3 au "Paradise" de Sarrebruck.
- Le départ
Il fait trop gris pour qu’on puisse croire - aujourd’hui - aux subtilités que peut incarner le réchauffement climatique. J'ai prévu de rejoindre trois amis dans l'après-midi. Ceux-ci m'ayant prévenus de leur départ sur les coups de neuf heures, neuf heures trente, je prends un peu de temps pour me préparer et être présentable pour les filles qui, cet après-midi, vont me courir après. N'habitant "qu'à" deux heures trente de route du "Paradise", je peux me le permettre".
Je suis parti sur les coups de dix heures quinze environ. Il n'y a guère de monde sur les routes en ce dimanche de la fin du mois d'avril. Seules quelques voitures allemandes occupent la voie de gauche. Ayant un peu d'avance sur mes camarades qui habitent en région parisienne, j'ai fait un petit détour afin de revoir Strasbourg et de retirer de l'argent à Haguenau. Je passe une petite dizaine de minutes dans un distributeur du Crédit mutuel afin de récupérer le dû qui me sera fort utile, une fois arrivé en Allemagne. Dans ma voiture, je me la joue "mafioso italien" en enroulant mes liasses de 20€ dans des élastiques afin de faire plusieurs tas de 60€ ; 60€, soit le prix d'une prestation basique de trente minutes au "Paradise". Un couple de quadragénaires bedonnants toque à ma portière. Dans la précipitation, le "mafioso italien" que j'ai tenté d'être a allumé ses feux de route. On repassera pour la discrétion.
Je reviens sur mes pas et prends l'autoroute en direction de la Moselle. À nouveau, très peu de trafic. J'avale les kilomètres à 130 de l'heure, pressé de retrouver celle que je veux revoir et ceux que je veux saluer. Quelques minutes avant de prendre la sortie qui doit m'amener vers l'Allemagne, je croise une bonne cinquantaine de motocyclistes en sens inverse. Je m'arrête pour pisser sur le bord de la route. Quelques uns d'entre eux me klaxonnent. J'ai le sexe vif, rien n'arrivera sur mon pantalon.
- L'Allemagne
Arrivé en Allemagne, je suis accueilli par un panneau publicitaire annonçant un salon de massage thaï dans les environs et une blonde peroxydée (la soixantaine et un maquillage à la truelle) qui, à un arrêt de bus, m'alpague en me faisant des grands signes. Cela va faire trois semaines que je n'ai pas dignement sailli une femme, mais je n'en suis pas encore à ce degré d'excitation.
Le contournement de Sarrebruck me ramène certains souvenirs. Je revois la route, les gargotes qui bordent la Sarre. Je sens un parfum de luxure et de lubrique. Je renifle à plein nez. Ça sent le vice, la dépravation et la volonté de renouer le dialogue entre la France et les pays de l'ancien bloc soviétique. À cette heure-ci (à peu près 13h30), le parking du "Paradise" est désert. Mes amis auront un petit contretemps. Je roule dans le centre-ville en essayant de ne pas prêter attention aux quelques badauds qui me regardent avec insistance ; les gens ont compris qu'un type, seul, dans une voiture immatriculée en France ne se balade guère à Saarbrücken pour le plaisir ; si ce n'est celui de la chair. Mes compagnons de route arrivent à 14h. Je les salue, un sourire jusqu'aux oreilles et nous avançons jusqu'à l'entrée. En bas, le parking est plein de chez plein.
Nous rentrons deux par deux. Au moment de recevoir mon peignoir bleu et mes claquettes, j'aperçois Sarita, celle que j'espérais secrètement revoir. Elle est nue, elle sourit, elle parle dans un sabir inconnu avec une employée de la structure. Elle ne m'a pas vu, mais elle m'a - de nouveau - tapé dans l’œil. À cet instant ci, je suis le plus heureux des hommes.
Dans le vestiaire, je reprends mes habitudes. Je joue avec le petit coffre-fort afin de m'assurer que tout est bon et file à la douche. Nous sortons, tous les 4, pour nous diriger vers le restaurant. Le buffet est un buffet de cantine, mais il serait détestable de faire la fine bouche. Nous nous remplissions la panse en ne pouvant nous empêcher de jeter un regard discret aux quelques filles présentes au bar ou à l'intérieur même du restaurant. Nous nous racontant nos vies depuis notre dernière virée au Paradise ("Christmas Party" de décembre 2023) et buvons à la santé de l'un d'entre nous qui, dans quelques jours, prendra ses aises du côté de New-York. Les assiettes sont vides. Il est temps d'aller au centre névralgique du FKK :
le bar.
- Le bar
Le bar est le cœur des FKK. C'est ici que les filles prennent l'initiative, c'est ici que les hommes les laissent faire. Aujourd'hui ne déroge pas à la règle. Je récupère un coca que me sers une femme brune dont le pantalon serré moule parfaitement ses fesses bien rondes. Je rejoins mes amis à une table et discutons. Rapidement, une blonde de corpulence assez forte vient vers nous et racole (aucun autre mot ne me vient à l'esprit) l'un d'entre nous (spoiler : ce n'est pas moi. Heureusement) en enchaînant les "Chéri", "Je suis chaude". Elle s'en va et reviendra à la charge plus tard. Cassie (une grande allemande blonde que je prends plaisir à considérer comme La STAR du club) nous salue et échange quelques mots avec moi, et ce, avant que Georgiana ne vienne à côté de moi. Elle initie le dialogue en s'intéressant à moi. On parle de la Moldavie pendant deux-trois minutes, avant qu'elle ne s'éclipse, consciente que son numéro de charme ne marche pas encore. Pré coïtum, animal triste.
Je les laisse seuls et m'en vais profiter d'un peu de solitude au sauna. J'y reste dix, vingt minutes, prends une douche bien chaude et pense à Sarita que j'ai vu partir avec un type. Je retrouve mes camarades au sauna et suis ravi de constater que l'un d'entre nous repousse les assauts des tentatrices tel un Don Juan (assis derrière lui, on le regarde faire et rigolons). À côté de nous, un vieil allemand ronfle.
- Sarita
Je retourne au vestiaire et vois Sarita assise à côté d'un quinquagénaire ne lui adressant pas la parole. Je lui souris, m'installe à côté d'elle et lui dit que je ne l'ai pas oublié. En réalité, je ne suis venu que pour elle. C'est une bulgare de 42 ans, au faciès de "gitane" (ce qui n'est pas péjoratif), très GFE. Nous nous sommes vus 1h30 en décembre et ce fut EXTRAORDINAIRE. Nous discutons un bon quart d'heure (d'elle, de son ressenti sur le club) et nous tenons la main comme deux amants, heureux de se revoir. On s'embrasse dans le cou, on s'embrasse tout court et partons en chambre pour une durée de trente minutes. La session est tout aussi agréable que la première fois. Nous nous embrassons à pleine bouche (plus de FK que de DFK), nous caressons et échangeons quelques mots en allemand (lorsque j'en ai le vocabulaire), en français (lorsque je lui dis que je suis bien avec elle). Sarita n'a pas, contrairement à d'autres filles du club (Cassie ou certaines teens) un physique qui sort du lot ; elle n'a pas vraiment de poitrine, pas vraiment de fesses et les affres du temps qui passe ont impacté la fermeté de son petit ventre. Mais, tout cela ne m'importe guère. Elle me ramène à la vie par son regard, sa beauté de quadragénaire, la tendresse de ses mains parcourant mes épaules, mon corps, mon sexe qui - dès qu'il l'a voit - est en pleine possession de ses moyens. Je n'ai pas envie de lui mettre des fessées ou de la prendre avec vigueur. J'ai envie de sa tendresse (j'en ai besoin même), j'ai envie de lui faire l'amour comme, jadis, j'ai pu le faire à la fille dont j'étais (et suis probablement encore) fou amoureux.
Passé le coït, nous échangeons quelques mots et descend avec elle les escaliers en lui prenant la main. Elle a des talons d'une dizaine de centimètres, je n'ai pas envie qu'elle tombe. Je lui donne son dû et elle me propose de la rejoindre pour boire un café après qu'elle ait prise sa douche. J'accepte volontiers et retrouve mes compères qui m'assaillent de questions. Je retrouve Sarita au bar et lui ramène son café (avec cinq sucres !!!) et prenons le temps de discuter. Elle me parle d'elle, de sa présence dans d'autres FKK, etc.. Le moment me semble interminable (30-40 minutes) et la laisse avec une fille blonde dont j'ai oublié à la fois la nationalité, à la fois le pseudonyme..
Affalés à une table attenante, mes amis ne peuvent s'empêcher de dévorer les filles du regard. On parle de femmes, de projets personnels, d'anecdotes croustillantes. Je retourne manger et repars avec Sarita pour une heure. Je ne sais pas combien de temps nous avons passé à nous embrasser avant qu'elle ne me prodigue un massage du plus bel acabit. Je sens ses mains qui parcourent mon dos, sa poitrine qui s'attarde au niveau de mes omoplates. J'ai envie d'elle, j'ai envie d'être en elle. Elle monte sur moi et ne peux m'empêcher de lui alpaguer ses petits seins. Elle m'embrasse, sachant pertinemment le bonheur que me procure ses lèvres sur les miennes. Les positions s'enchaînent : missionnaire, levrette. Las, je dois me branler frénétiquement pendant une dizaine de minutes pour jouir. Je lui prends la main avant de l'embrasser sur le lit. Elle se rhabille et nous redescendons comme deux amants occasionnels.
Mes amis sont partis quand j'étais en chambre. J'échange avec deux mosellans et Sarita avant de partir. Je lui glisse que je reviendrai bientôt, quelques jours après son anniversaire. Nous nous embrassons sur la joue et sa copine (celle dont j'ai oublié à la fois la nationalité, à la fois le pseudonyme) m'alpague en me disant "C'est une fille bien, tu es tombé amoureux". Je rougis. Sarita, aussi.
- Le retour
Il doit être quelque chose comme vingt-deux heures lorsque je quitte le Paradise et la Sarre. L'autoroute française, à cette heure-ci de la nuit, est calme. La fatigue commence à m'envahir à une heure de mon domicile. Je mets la radio et tombe sur un bestof de la "Radio libre" de Skyrock. Ça me maintient éveillé. Ce soir, je rêverai de la relation diplomatique entre la France et la Bulgarie et du rapport singulier que peuvent avoir les Bulgares avec la tendresse et la volupté. Il se fait tard. Je tombe comme une masse dans mon lit bien trop grand pour une personne seule. Post coïtum, animal triste.. de partir.