Nous avons toutes et tous eu droit à cette question : "Que faîtes-vous dans la vie", souvent lors de nouvelles rencontres vénales ou pas.
De nos jours nous sommes nombreux à avoir un job « alimentaire », un boulot qui ne correspond pas à notre personnalité ou qui n’est pas une passion… Quel intérêt alors à répondre à cette question, puisque notre métier n’est pas « nous » ?
Quel intérêt puisque ce n’est pas à travers le travail que la plupart d’entre nous s’épanouissent.
Une question « basique » qui sert d’amorce à une conversation plus poussée. On peut penser que si la réponse que l’on donne à notre interlocuteur ne lui convient pas la discussion sera alors écourtée.
On peut aussi penser que cette question est posée par certains uniquement dans le but qu’on la leur retourne, pour se faire valoir car certains jugent avoir un métier « supérieur ». Dans ces faits, la personne que l'on vient de rencontrer ne s'intéresse pas vraiment à notre réponse.
Il y a ceux qui catégorisent les gens en fonction de leur allure, de leur métier et qui se comparent à eux. Ils ont besoin de reconnaissance et la conversation est souvent courte.
Il y a ceux qui s’intéressent aux gens et qui passent très vite à d’autres questions qui sont susceptibles de mener à un échange intéressant.
Il y a ceux qui sont mal à l’aise parce qu’ils ne font pas un « vrai » métier (enfin, c'est ce qu'on leur faire croire et ce que l'on veut leur faire ressentir).
Il y a ceux qui font un métier qu’ils n’aiment pas, d’autres un métier mal considéré, d’autres encore qui font un métier « qui en jette ».
On peut choisir d’éluder la question en répondant quelque chose du genre « Je planifie mes prochaines vacances en Alaska » ou « Je termine de lire l’intégrale de Zola." Mais inévitablement on nous répondra « oui, mais comme métier, que fais-tu ».
Dans ma situation, étudiante, stagiaire et escort, j'ai l'impression de cumuler les cases de paumée, oui parce que notre société nous catégorise dans des cases.
Etudiante : paumée qui perd son temps à obtenir des diplômes, alors qu'elle finira au chômage.
Stagiaire : paumée qui se fait exploiter pour des clopinettes.
Escort : paumée fainéante qui ne pense qu'au fric.
En gros, à être mise dans une de ces cases, je serai donc au bout de ma vie, mais non, je ne suis pas une case à cocher et encore moins à être "répertoriée".
Il y a les mamans, élevant leurs enfants et là cette fameuse question qui revient. Il va sans dire que la réponse "j'élève mes enfants" ne suffit pas pour certaines personnes, qui est suivie d'un "et après ?"
Etre mère au foyer n'est, hélas, pas reconnu comme un métier, ne donne pas de place dans la société, aucune considération, aucun salaire. Comme si élever des enfants n'était pas suffisant, qu'il fallait absolument qu'il y ait un après et qu'il fallait encore mettre ceci dans une case (oui, encore cette fichue case).
Tout le monde ne sait pas être chef d'entreprise, mécanicien ou escort.
Il n'empêche que dans la tête des gens, certains métiers n'en sont pas vraiment.
Il y en a aussi qui ont un "vrai" métier qu'ils finissent par quitter pour réaliser leur rêve, leur passion, évidemment côté finances ce n'est pas la même chose, mais leur passion n'a pas de prix.
Au moins eux ils ne chercheront pas de réponse convenue et stéréotypée à la question « et toi, tu fais quoi dans la vie ? ».
Et vous, cette question vous met-elle mal à l'aise ? Métier vs passion que choisirez-vous ?
Passez un excellent week-end