Après Du rififi chez les hommes (1951), Du rififi chez les femmes, il suffisait d’y penser !
Paru en 1957, le deuxième volet de cette longue série a pour décor le Bruxelles interlope de la fin des années cinquante et, en particulier, la Rue du Cirque, une perpendiculaire au Boulevard Emile Jacqmain dont je fus surpris de découvrir sur google street que, non seulement, elle existait, mais qu’il y restait encore un reliquat d’activités graveleuses sous la forme de clubs de strip-tease, ainsi qu’en témoignent la capture d’écran en pièce jointe et quelques mentions sur Youppie.
Résumé recopié de la 4ème de couverture :
"Vicky de Berlin", la belle michetonneuse, tient le Ration K, bar à filles de Bruxelles. Les frères Napos, propriétaires du Vertige, ont décidé de racketter tous les bars de la ville. Affrontement entre tenancières et tapineuses, entre caïds et faussaires. Le "beau Marcel", chargé de l'affaire des faux talbins, devra orchestrer les rivalités entre deux clans, les affaires de filles, de territoires qui ne font pas bon ménage.
Ce n’est pas de la grande littérature, mais on suivra avec plaisir les personnages dans un Bruxelles d’époque, l’auteur n’étant pas avare de noms de rue et autres toponymes.
Extrait :
Il était près de 10 plombes du soir. Sous une pluie fine, assez froide, Bruxelles se préparait à vivre sa nuit. Les lumières des boutiques et des cinémas scintillaient sur les boulevards, se reflétaient sur les trottoirs humides. Les mâles solitaires cherchaient l’âme sœur pour la valse des braguettes. Les tapins commençaient le jeu des hanches tentatrices. (p. 113 en collection Noir Rétro, 2010).
A noter qu’on a aussi tiré de ce roman un film en 1958, qui ne semble pas un chef d’œuvre, mais que j’essayerai de voir à l’occasion, en espérant que les plans d’extérieur ont été tournés à Bruxelles – on peut toujours rêver !
Auguste Le Breton, Du rififi chez les femmes, Presses de la Cité, 1957; réédition en 2010 chez Plon, dans la collection "Noir Rétro".