Par son jugement prononcé aujourd'hui même, le tribunal correctionnel de Lille, présidé par M. Bernard Lemaire, a relaxé l'ensemble des prévenus, y compris Dodo la Saumure et à l'exception de René Kojfer qui écope d'une peine d'un an de prison avec sursis.
Trois ans d'instruction, des tonnes de papier et de cartons pour ça ! Le dossier ne tenait manifestement pas la route et était porté par l'idéologie, au lieu de l'être par le droit, dont l'instruction a fait litière : voilà ce qu'il résulte implicitement du jugement. On peut penser ce qu'on veut des moeurs de certains prévenus, cela relevait de leur vie privée, et non du droit pénal. Quant à Dodo la Saumure, son implication dans des faits de proxénétisme n'a pas été établie dans cette affaire.
Plusieurs des personnes finalement relaxées ont fait de la détention provisoire et ont vu leur vie professionnelle gâchée et leur vie privée saccagée. On pense à l'avocat Emmanuel Riglaire, à Fabrice Paszkowski, David Roquet, etc... Ces personnes pourraient bien être amenées à demander une indemnisation à l'Etat.
En revanche, malgré leurs grossières erreurs d'appréciation, en tout cas au vu de la décision du tribunal correctionnel, les juges d'instruction Stéphanie Ausbart et Matthieu Vignaud devraient échapper à toute responsabilité, civile ou disciplinaire. C'est donc le contribuable qui paiera et les personnes concernées par cette affaire qui auront subi les conséquences d'une instruction menée de la manière la plus discutable qu'il soit, sans que l'indemnisation éventuellement à venir compense pleinement le préjudice subi.
Déjà le juge Burgault, pour sa brillante instruction dans l'affaire d'Outreau, ne s'était vu infliger qu'un blâme par le Conseil supérieur de la magistrature et a poursuivi une brillante carrière jusqu'à être nommé auditeur à la Cour de cassation, la juridiction française la plus prestigieuse...
Après on se demandera encore pourquoi les français n'aiment pas leur justice.