Discussion : France, Bordeaux : prostitution et proxénétisme

[JaymzHCG]

Requiescat in pace.
En espérant qu'aucune pitié ne sera laissée à l'ordure qui a commis cet acte.

[v79]

Voilà ce qui arrive quand on contraint bêtement par la loi les filles à exercer dans des conditions précaires. Ce genre de faits divers devrait inciter, enfin, les autorités françaises, à revoir les dispositions du Code pénal sur le racolage et sur le proxénétisme, de manière à ne pas reléguer les prostituées dans une quasi-clandestinité et à ne pas les exposer aux interventions policières quelle que soit la manière dont elles exercent leur activité.

[v79]

De loin la plus appréciée d’une clientèle huppée qui, à Bordeaux, s’échangeait confidentiellement ses coordonnées, "Madame Agnès", ex-escort "retirée des voitures" et mère d'une fillette, actuellement assistante de direction dans une société de transports, est poursuivie devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, sous la prévention du délit de proxénétisme.

Il lui est en effet reproché d’avoir «tiré profit» de la prostitution d’autrui, en faisant travailler quatre filles à ses côtés. On ne parle pourtant pas d’une mère maquerelle dirigeant la vie des autres : "chacune sa prestation, chacune sa rémunération". Mais à travail égal, les petites mains ne percevaient que 50 à 100 euros la passe, tandis que les tarifs de Madame Agnès se monnayaient entre 200 et 2000 euros.

Le compagnon de l'escort, qui exerce un poste à responsabilité dans une entreprise de bâtiment, est lui aussi accusé de proxénétisme, pour avoir partagé la vie d’une prostituée. Il a pourtant toujours nié connaître la réalité de ses services et prétend avoir cru qu'elle se serait bornée à du strip-tease et un job d’hôtesse.

Les enquêteurs sont tombés sur l'escort par hasard, en mettant sur écoute un client impliqué dans un trafic de véhicules. Une information judiciaire fut ouverte. La call-girl a été interpellée en février 2005, mise en examen et placée en détention provisoire pendant deux mois, à la maison d’arrêt de Gradignan. Le couple a dû subir un contrôle fiscal pendant l’instruction. Il leur resterait un joli patrimoine et quelques secrets brûlants.

En effet, une quarantaine de personnalités, clients de cette escort, apparaissent dans le dossier : chefs d’entreprise, médecins, journalistes, footballeurs des Girondins de Bordeaux, dont trois sont toujours dans l’effectif.

Madame Agnès risque sept ans de prison et 150 000 euros d’amende au maximum.

Plus de détails dans l'article référencé au bas de ce message.



Libération, article du 26 octobre 2007.