J'aime bien cette proposition, qui fait écho chez moi avec quelque chose de très personnel.
J'ai évoqué il y a déjà quelques temps, dans le fil "Tomber amoureux d'une prostituée", ma relation passionnée mais également assez compliquée avec une jeune escorte russe. J'y évoquais notamment le fait qu'elle me disait que j'étais "son seul problème dans la vie". En fait j'étais devenu un problème à partir du moment où nous étions passés à une vraie relation, alors qu'elle n'était pas encore décidée à abandonner si tôt son activité, qu'elle n'avait commencée qu'un an plus tôt. L'attrait de l'argent évidemment, vu son tarif horaire haut de gamme, bien que fondamentalement elle ne soit pas du tout vénale, juste le besoin de se sentir libre en mettant suffisamment de côté. Ce n'est pas que je lui mettais la pression, je m'étais résigné à attendre, mais comme c'est une fille entière, comme souvent les femmes russes, elle n'arrivait pas à concilier son job avec ses sentiments.
Un jour, lors d'un de nos week-ends ensemble, je suis passé à son appartement, nous devions visiter un château. Et là elle me fait la bise !! Elle me dit qu'on étaient "amis" désormais et que c'était mieux comme cela ! Franchement je suis tombé de l'armoire ! J'étais tellement contrarié que j'ai failli la planter là. Mais mon avion n'était que pour le lendemain soir, et je me suis dit que ce serait double punition pour moi que d'errer seul dans les rues sans but. Bref j'ai pris sur moi. Pour se rendre au château en question, il fallait changer plusieurs fois de type de transport et c'était assez compliqué. Je marchais 5 mètres devant et elle avait du mal à me suivre sur ses talons. Elle essayait de me prendre le bras et je la repoussais. Dix fois j'ai songé à la laisser sur le chemin. Et puis à un moment nous nous sommes retrouvés dans un train et pour la première fois je l'ai vraiment regardée. Et ses yeux et tout son corps disait l'inverse de ses mots. Et finalement j'ai compris qu'elle attendait que je trouve LA solution.
Je lui ai demandé si le problème c'était qu'elle pensait à moi quand elle était avec ses clients ? Elle m'a répondu que oui. Je lui ai demandé si sa crainte c'était l'avenir de notre relation ? Elle m'a encore répondu que oui. Alors je lui ai dit exactement ce que suggère Jolielouve, qu'il fallait "vivre l'instant". Qu'on ne vivait ni au passé, ni au futur, mais au moment présent. Elle a souri et on s'est embrassé. Ce fut au final un weekend absolument merveilleux. J'avais rendu à notre relation sa légèreté et sa joie simple de deux personnes qui s'aiment.
Cela n'a pas duré malheureusement, puisque notre problème c'est surtout l'absence. Il y a trop d'éloignement géographique entre nous. Et puis, depuis que tonton Vladimir a ressorti ses soldats de plomb du grenier, c'est encore plus compliqué évidemment. Pour plein de raisons, pas uniquement le fait qu'elle soit repartie dans son congélateur. Mais du coup elle ne travaille plus, et c'est un souci de moins, il y a moins besoin de légèreté dans nos échanges.