L'imperméable - Épisode 3
Je m'offre de délicieux frissons
Ce dimanche matin de la fin septembre, je réalise une nouvelle déclinaison d'un de mes fantasmes les plus récurrents. Je suis toute nue sous mon imperméable mastic. J'ai noué mes cheveux noirs en une longue natte qui pend dans mon dos. J'aime marcher en la sentant balancer contre ma colonne vertébrale. J'ai chaussé des souliers de ville, à légers talons. Je me regarde dans le miroir de mon armoire. Je m'aime. Je suis dans ma chambre. Dehors il fait plutôt gris.
J'aime prendre la pose. J'ouvre mon imperméable. Je me mets de dos, de profil, de face. Mon image m'excite depuis le début de l'adolescence. Une forme de narcissisme que j'assume totalement et sans le moindre complexe. Il m'importe très peu de savoir ce que les autres peuvent penser de moi. Je suis tellement égoïste. L'égoïsme. De tous mes vices, c'est le seul qui ne me coûte rien. Je m'assois sur la chaise, le dossier entre les cuisses largement écartées. Je veux être vue ainsi un jour.
J'étudie avec beaucoup de soin tout ce que je peux me permettre, nue sous mon imperméable. Un coin de chair à dévoiler de cette manière. Un geste qui permet d'en dévoiler davantage. L'important étant toujours de le faire avec naturel. Rien ne doit m'échapper. J'aime garder le contrôle total de toutes situations. Tout particulièrement celles qui me mettent en scène dans la réalisation de mes fantasmes. Ce petit exercice contribue à m'exciter encore davantage. Je suis une érotomane.
Mon personnage de la matinée étant parfaitement au point, je descends par l'escalier de service. Je croise maman dans le couloir du bas. Elle me voit ainsi. Un sourire complice. Je suis certaine qu'elle sait. Elle a certainement "pratiqué" lorsqu'elle avait mon âge. Nous sommes suffisamment complices toutes les deux. Sans rien nous révéler, nous confessons parfois nos penchants pour les plus délicieuses "déviances". L'agréable fraîcheur matinale est fort plaisante. Je sors ma petite auto du garage. Me voilà en route pour le bourg voisin. Trois kilomètres. Je roule toujours doucement. J'aime profiter des paysages. Surtout lorsque je me touche au volant.
Je gare la voiture sur le parking devant la mairie. Il y a de la place. Il y a le second vide grenier de l'année sur la place du marché. Je suis couverte de frissons à l'idée d'aller flâner ainsi, toute nue sous mon imperméable, dans la foule des badauds. Mon sexe est trempé. Je pourrai me promener en me touchant tellement c'est bon. Inutile de préciser que je suis excitée comme une puce. Total contrôle. Pour commencer "fort", je monte les marches de l'église. Il y a une messe. Quelques dévots.
Même si les religions ne sont pour moi qu'autant d'inutiles prisons mentales, j'ai un profond respect pour les lieux de cultes. J'ai la nette impression de flirter avec l'interdit. Comble du plaisir. Je marche doucement en longeant les rangées de bancs. Je suis silencieuse. Quelques personnes m'observent. Si elles savaient ! Cette simple idée me fait frissonner. J'en ai des vertiges. Quelles formidables sensations. Si le curé, là-bas, qui me regarde à la dérobée, savait la "diablesse" qui s'aventure là !
Je n'insiste pas. Je sors de l'église pour la contourner. Je longe la petite venelle qui suit la rivière. La chapelle, le lavoir et voilà la place du marché. Il est 9 h30. Il y a déjà du monde. Il n'y a fort heureusement pas encore de ces familles bruyantes et de ces bonnes femmes qui s'obstinent à pousser des landaus pour emmerder tout le monde. C'est encore un peu l'heure des "bonnes affaires" et donc des "esthètes". Je cherche mon éventuelle "victime" en flânant dans les allées.
Je ne suis pas la seule fille solitaire à déambuler là. Il y a même une jeune femme qui porte un imperméable semblable au mien. Est-elle nue aussi ? Mystère. Quelques regards de messieurs seuls me comblent d'aise. Je me sais terriblement attractive et séduisante. S'ils savaient le genre de fille que je suis ! Cette simple idée m'amuse. Je m'accroupis là, pour regarder une panière pleine de vieux livres reliés de cuir et frappés au balancier. Je feuillette tout en scrutant discrètement autour de moi.
Il y a un monsieur, un sénior très élégant, juste accroupi en face, de l'autre côté des caisses contenant des livres. La "proie" idéale. J'écarte légèrement les cuisses. Impossible de ne pas voir mon entrejambes, ma toison noire, dense et fournie. Croit-il que c'est une culotte noire ? J'adore deviner le trouble qui anime les messieurs devant ces situations. Mais mon trouble est certainement plus fort encore. Seulement voilà, je suis une femme, donc dissimulatrice de mes ressentis. Je m'amuse ainsi un petit moment. Jusqu'aux limites de l'ankylose. Je me relève. Je m'accroupis à nouveau.
J'écarte, je resserre, je joue de la situation. Je suis d'une discrétion totale. Avec mes nombreuses "pratiques", je suis devenue une véritable virtuose. Je suis rusée, fine stratège et j'applique ma "science" avec la plus totale maîtrise. J'aurai encore de quoi nourrir la masturbation qui m'attend au retour. J'aime garer la voiture pour pouvoir me masturber longuement. Prendre un bonbon. Recommencer. Il y a une vieille dame qui vient rejoindre le monsieur. Il se redresse. Personne ne peut se douter un seul instant de ce qui vient de se passer ici. Je suis couverte de sueur. Ça me picote partout. Cette matinée de septembre m'est si douce et si agréable.
Je continue ma promenade à la recherche d'une nouvelle opportunité. Elles feront l'objet d'un prochain récit…