Formidable ! Ça c'est du vécu, ou je me trompe sur toute la ligne…
S'il m'est permis de revenir en métro parisien, fin des années 70, métro Volontaires dans le 15è, en fin de journée.
Nous sommes plusieurs à descendre à cette station, plutôt vouée au résidentiel, dont une jeune femme qui se trouvait depuis 2 ou 3 stations debout devant moi ; j'avais pu observer ses chaussures à hauts talons, son imper 3/4, qui laissait voir ses jambes galbées et habillées d'un collant à couture ton beige. Couture, mais aussi renforts de ces collants, montant en triangle élancé au-dessus de l'arrière des chaussures (le contrefort en termes techniques, car le talon est… sous le talon du pied précisément, alors que le contrefort est derrière le talon (mais je m'égare…)), pour rejoindre avec élégance la couture.
J'avais à cette époque suffisamment feuilleté les catalogues des 3S… ou La Red… que recevait régulièrement ma toute jeune épouse, pour remarquer les détails qui révèlent, avec un minimum d'observation, qu'il s'agit de bas et non de collants… Mon regard s'était du coup montré plus insistant sur les fines chevilles et le galbe souligné par la couture des bas, car dans ces années 70, porter des bas n'était pas du tout neutre ou anodin, surtout pour la girl next door qui se trouvait dans ce métro.
La rame s'arrête en station, la porte s'ouvre et les passagers commencent à descendre, également ma voisine de devant, mais pas avant de tourner rapidement la tête pour m'observer, moi remontant vite le regard vers le sien… Elle savait manifestement que j'avais deviné quels dessous elle portait, c'est difficile à décrire, mais c'était évident qu'elle savait…
Par décence et pour ne pas la gêner plus avant, elle qui se rendait peut-être à un rendez-vous galant (à 18h30 ?), je suis descendu à mon tour sur le quai en laissant passer quelques personnes devant moi avant de me diriger vers les escaliers de sortie. J'ai sans aucun doute raté un matage en règle si je l'avais suivie de près, mais évité une gifle virtuelle du regard (ou réelle) si j'étais apparu insistant, moi qui suis tellement visuel.
On dit que les hommes de 1900 étaient troublés et émoustillés d'apercevoir une cheville féminine sous le bas des jupons et des robes corsetées, j'avais un peu compris ce jour-là l'effet du détail des bas furtivement découverts, et du roman que j'avais de suite bâti là-dessus…
Ce n'est que plusieurs années après que j'ai osé entrer dans une boutique de lingerie, pour offrir à mon épouse un ensemble complet rappelant celui que j'avais imaginé après cette mini-aventure dans le métro …