Mon intérêt nouveau pour l'agriculture - Épisode 3
Agriculture biologique
Cette agréable météo de dimanche est une véritable invitation à l'évasion. Depuis quelques jours, tous les après-midi, après les cours, je vais me balader au même endroit. Il y avait toutes ces épreuves qui ont jalonnées mes examens. Cette somme de révisions que je me suis imposée. Rien ne vaut donc une bonne promenade après souvent six heures de travail. Même les derniers dimanches ! Cela n'est pas seulement récréatif, délassant et agréable, dans mon cas c'est également extraordinairement gratifiant. Surtout en ces temps de profondes et intenses concentrations. Et puis, à l'esprit ces délicieuses idées de transgressions toujours possibles en fonction des opportunités. Me vider la tête...
Je descends le long de notre terrain. Sur mon vélo tous terrains. Je sors par le portillon. Je traverse le petit chemin. Je franchis le pré. Me voilà sur l'étroit sentier escarpé qui longe la rivière. Elle coule quelques mètres plus bas. Le ciel reste ostensiblement voilé mais lumineux. Un léger vent d'Ouest apporte une délicate fraîcheur. Les vaches ruminent en me regardant passer sur mon VTT. Nonchalamment vautrées dans l'herbe grasse, je suscite leur intérêt. Je m'arrête pour leurs chanter une comptine d'école maternelle. Elles dressent les oreilles, cessent de mâchouiller. À partir de cet endroit, le chemin est moins praticable à cause des boues. Il faut même marcher prudemment en soulevant la bicyclette pour les contourner. Faire attention.
Je suis en jupette de lycra noir. Je porte un T-shirt de coton beige. Chaussée de mes baskets. Toute heureuse d'une de mes passionnantes escapades. J'arrive à proximité du champs. De l'autre côté de la rivière, il y a les fourrés, de plus en plus épais. Environs 500 mètres sur 300 mètres. C'est le seul endroit dégagé à plusieurs kilomètres à la ronde. C'est là que je vois cet agriculteur qui vient régulièrement procéder aux travaux des champs. Le dimanche j'hésite entre la bicyclette, le cheval ou la promenade pédestre. Sur les amas rocheux, il y une de mes cachettes préférées. Comme je l'ai déjà précisé, je viens là depuis petite. Je venais en balade avec papa. Je connais parfaitement les moindres recoins.
Je quitte le sentier pour monter sur le promontoire rocheux. C'est à l'ombre des feuillages d'acacias que je déplie le K-way que je tire de mon petit sac à dos. J'y pose ma bouteille de jus de fruits, mes petits gâteaux et surtout ma minuscule paire de jumelles qui grossit tout de même huit fois. De là, derrière les ronces, j'ai une vue parfaite sur l'autre côté de la rivière. Par les trouées dans les bosquets, je vois de grandes étendues du champs. Je peux voir sans être vue. Ma passion de voyeuse. Depuis la dernière fois les fougères ont grandi. Je dois les écarter pour regarder avec davantage d'aisance. Il y a une mésange qui vient de se poser, toute proche, sur une branche basse. Elle semble intriguée par ma présence.
J'ai un livre. Je suis entrain de lire. Je lève régulièrement les yeux pour surveiller le champs. Il est 16 h30. Y aura t-il quelqu'un ce dimanche ? Quelle surprise ! Voilà l'agriculteur. Il est sur son tracteur. Il tire une machine. Quatre socs parallèles. Il va probablement retourner la terre. Je le regarde avec les jumelles. Il porte toujours son curieux béret. Il est en maillot à manches courtes. Je l'observe parcourir la longueur de son champs. Il fait des sillons réguliers. Il se rapproche toujours davantage des fourrés. Du bord de la rivière. Il est 17 h30. Il reste concentré. Ne descend pas une seule fois de sa machine. Je reste prête à sauter de mon rocher. Je referme mon livre. Je glisse une main dans ma culotte.
Je reste à plat ventre, dissimulée derrière les fougères. J'observe. L'agriculteur descend enfin de son tracteur. Il revient par là. Comme la dernière fois il avance dans les fourrés. Il est près du ravin. En contrebas, à trois mètres, les eaux bruyantes et tumultueuses de cette rivière infranchissable. Il est penché en avant pour rester à couvert derrière les bosquets. Il guette. Il scrute avec attention dans toutes les directions. Parfois, je le perds de vue. J'ai le cœur qui bat la chamade. Un des plaisirs du voyeurisme. Mon cœur se met à battre dans ma poitrine. Jusque dans mes tempes. Vais-je pouvoir revivre cette situation qui a causé tant de masturbations depuis la dernière fois ? Je le souhaite de toutes mes forces.
Il ouvre son pantalon. Il le descend avec son slip sur les genoux. Il est chaussé de ses bottes en caoutchouc vertes. Il tient son sexe impressionnant, un peu comme l'embout d'un tuyau d'arrosage. Cette fois, j'ai prévu la caméra Gopro Héros8. Je veux garder le souvenir de cet attribut masculin incroyable. Avec la qualité 4K, j'ai une haute définition. Sur l'écran de mon Macbook Pro, j'aurai la résolution la plus parfaite. Je me réjouie à l'idée d'étudier cette "chose" ce soir, dans la solitude de ma chambre. L'idée me fait frissonner. Je me mordille la lèvre inférieure en sortant la minuscule caméra de sa pochette. Le voyant lumineux s'allume. Batterie chargée à son maximum. Une heure d'autonomie à sa résolution maximale.
L'homme se montre d'une grande prudence. Il reste dissimulé entre deux fourrés. Parfois il regarde derrière lui, son tracteur abandonné au bord du champs. Il se masturbe doucement. Je filme consciencieusement. Même si je tremble d'excitation, le stabilisateur assure une image exceptionnelle. Je zoome au maximum car il est impossible de le faire en visionnant. La Gopro, c'est toujours une image "sport" en plan large. Le personnage occupe tout l'écran en hauteur. Je retiens ma respiration. Je voudrais me toucher mais je préfère tenir l'appareil des deux mains. J'étudie la possibilité de changer de méthode pour libérer ma main droite. J'ai trop envie. Je n'en peux plus. J'adore trop "ça".
Je suis terriblement excitée. Je pose la caméra sur une pierre plate. Je peux enfin me toucher un peu. L'agriculteur contourne les fourrés. Il marche en canard avec ses vêtements sur les genoux. C'est d'un ridicule ! Je visualise correctement. J'anticipe mes faits et gestes. Je ne veux rien rater. La caméra filme en "automatique". Je me redresse. Les branches basse me dissimulent. Je reste penchée en avant. Tous les sens aux aguets. Je descends prudemment sans être vue. Je me cache derrière les troncs d'acacias. Il revient. Je n'ai que quelques mètres à faire pour me retrouver moi aussi dans l'angle de prise de vue de la caméra. Je cherche au fond de moi tout le courage nécessaire. Je suis en apnée, le cœur qui bat. Trempée de sueur.
Il est tourné vers l'autre côté du sentier. Je sors de ma cachette en marchant doucement, les bras croisés. J'ai détaché mes cheveux. Je porte mes larges lunettes de soleil. Totalement cachée derrière mon anonymat total. Je suis couverte de frissons. J'ai le vertige. Mon dieu que c'est délicieux. Toutes les émotions suaves d'une exhibition réussie. Le bruit de la rivière couvre les cris de l'homme qui me hèle. Il m'a reconnu. Je devine les pensées et les certitudes qui doivent soudain envahir son esprit. Le bruit de la rivière couvre ses cris dont je ne perçois que des hurlements aigus. Il fait de grands gestes de la main gauche. Il agite son sexe de la main droite. Je reste imperturbable.
J'avance de façon aristocratique. Jésuitiquement, sans me déconcentrer. Sans tourner la tête dans sa direction. Je me contente de loucher derrière mes verres fumés. Je marche tout doucement. Je le vois hurler, m'appeler. Il veut que je regarde. Bien évidemment, je n'en fais rien. Me voilà hors de sa vue. Je regarde. Il se masturbe comme un forcené. Je reviens sur mes pas. Cette provocation va t-elle le faire plonger dans le torrent au risque d'être emporté par les tourbillons ? Il regarde l'eau. Il me regarde. Il semble perdu. Pauvre homme. Je culpabilise de tourmenter ainsi sa libido déchaînée. Je jubile intérieurement. Je suis vicieuse et là, en plus, je ressens une certaine perversité qui me navre et me désole. Je ne suis pas d'une nature perverse. Je déteste infliger l'inconfort mental à quiconque.
Je suis envahie d'un sentiment extraordinaire. C'est moi. C'est ma présence. C'est le jeu auquel je me livre qui met ce pauvre homme dans tout ses états. Je suis fière. Je disparais à nouveau derrière les troncs d'acacias. Je le regarde. Il vocifère. Il saute. Il se comporte comme un dément à qui on aurait retiré sa camisole. Il prend tous les risques au bord du ravin. Il va, il vient, il s'agite. Je reviens une nouvelle fois. Cette fois, je m'arrête exactement à sa hauteur. Je lève la tête. Je reste longuement immobile. Je sais que la caméra immortalise mes "exactions". Cette idée décuple encore les suaves plaisirs qui emplissent ma psyché des plus délicieux tourments. Je m'accroupis. Mes idées restent toutefois très claires.
J'écarte mes cuisses. Je me touche. Ma paire de jumelles suspendue autour de mon cou. Je m'en saisis pour bien fixer le quidam. Je crois que c'est un peu le "coup de grâce". L'acte ultime. Je le vois huit fois plus grand. S'en est extrêmement troublant. Il éjacule. Je n'ai jamais vu de telles quantités. Même dans un des films pornos que j'affectionne et où l'acteur arrive à remplir le tiers d'un verre à moutarde. Je suis obligée de me retenir contre un rocher. J'ai des vertiges. Je suis obligée de faire appel à tout mon courage. J'ai des fourmis dans les jambes. Je me relève. Je lui fais un signe amical de la main. Il se couche sur le sol. Se laisse tomber plutôt. Reste sur le dos. Je disparais. Je suis obligée de m'assoir. De reprendre mes esprits. De retrouver une respiration normale. Des points noirs devant les yeux. Probablement des baisses de tension.
Je ne suis jamais allée aussi loin dans l'exhibitionnisme. Je me relève. L'agriculteur est retourné sur son tracteur. Je monte récupérer mon petit sac à dos et toutes mes affaires. J'éteins la Gopro. Il reste vingt minutes de batterie. Je me dépêche de filer comme une voleuse. Je n'ai jamais roulé aussi vite sur ces sentiers escarpés. Voilà enfin le chemin. Je me cache dans les fourrés. Je veux être certaine de ne courir aucun danger. De toutes façons, il est impossible de venir jusque là avec un tracteur. Je suis une voleuse. Je viens de voler trente minutes de folie pure à la vie. Je me dépêche de rentrer. Il est 18 h30. J'aide maman à décrocher le linge. J'aide papa à arroser le potager. Je suis assez fébrile. Je pense à mon "film". À cette soirée de plaisir qui m'attend...


