Arte a rediffusé vendredi dernier "Sex traffic", téléfilm britannique, réalisé en 2004, déjà diffusé en France en 2005 et à nouveau par Arte en 2006. Je l'avais déjà signalé dans un message précédent sur Youppie (https://youppie.net/showthread.php?p=60668#post60668). Mettant en scène des filières de prostitution forcée, en particulier à partir de la Moldavie, il ne mérite pas cet excès d'honneurs. D'abord car il fait référence à une période révolue, en tout cas avant 2002. Ensuite car il entretient la confusion des genres en faisant porter la responsabilité d'une partie du trafic sur les employés d'une organisation américaine (fictive) détachés comme forces de de sécurité, en l'occurrence sous l'égide de l'ONU à Sarajevo. Or, s'il est notoire que des membres des forces de paix, au Kosovo par exemple, ont pu profiter de services sexuels tarifés, les confondre avec des proxénètes relève de la manipulation. Pour les chiffres, ce sont les aberrations habituelles de la propagande à l'encontre de la prostitution: 50 000 femmes d'Europe de l'Est réduites en esclavage, dont 25 000 dans l'industrie du sexe. C'était avant la Coupe du monde en Allemagne et d'autres chiffres délirants. Toutefois, il y a bien eu des cas d'abus sexuels de la part d'employés d'associations humanitaires dans des camps de réfugiés en Afrique. Et les Balkans ont attiré tous les malheurs dans les années 90, dont des filières de prostitution forcée.
La scène du viol est insoutenable et je me demande toujours comment des mecs arrivent à bander dans ce genre d'exercice. L'anti-héros anglais est un rêve pour les amateurs de prostituées, pas toujours à l'aise avec les femmes, car lui tombe des "canons" comme un tireur d'élite (une fille qui couche le premier soir dans la petite fête au début). C'est qu'il lui dise "A ta santé" en kurde qui la séduit pendant qu'il lui renverse de la bière dessus. Les mecs, vous savez ce qu'il vous reste à faire.
Mais un tel film perdrait beaucoup de sa force dramatique si le félon suprême n'était un membre des forces de paix de l'ONU et s'il n'y avait cette ambiance de complot international. Le film est assez habile pour que l'anti-héros travaille notamment au soutien des immigrés. Tandis que l'association américaine envoie des gardes en Irak. Ou comment jouer sur tous les tableaux. Par contre, le film voit la police moldave avec des yeux étonnamment naïfs alors que c'est une des plus corrompues qui soit. L'histoire se poursuit en Europe de l'Ouest où les filières de prostitution forcée ont effectivement étendu leurs ramifications et les passeurs entre l'Albanie et l'Italie ont probablement agi comme dans le film. Mais c'était avant Brown et le nouveau Berlusconi. Les rues de Londres et des villes italiennes sont certainement beaucoup plus sûres aujourd'hui. Surtout que pour vivre dans une rue sans caméra à Londres aujourd'hui, c'est un vrai choix de vie, à peu près comme être végétarien en Argentine.
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